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La wikiversité francophone bientôt fermée ?

Un titre un peu accrocheur pour une décision qui reste encore à prendre. Néanmoins, vu la tournure que prend cette discussion sur la partage des contenus entre Wikilivres et Wikiversité, c’est une issue sérieusement envisagée.

Trois projets pour apprendre à cuisiner librement

Amateurs de l’art culinaire, je vous propose de découvrir 3 projets distincts :

  • Le « Livre de cuisine » du projet Wikilivres (et sa version anglophone, le cookbook). Les recettes sont très nombreuses mais beaucoup ne sont pas illustrées. Malgré un manque d’organisation globale, on arrive à s’y retrouver.
  • Le site Cuisine-Libre.fr, un site participatif à la sauce Web 2.0. Il propose plus de 350 recettes. Ce n’est pas un wiki mais on peut proposer de nouvelles recettes dès qu’on est inscrit.
  • Le plus récemment apparu est Wisine : un wiki consacré à la cuisine. Il vient juste de démarrer et l’auteur à choisi de partir de rien, le wiki est donc plutôt vide. Son créateur semble ignorer (volontairement ?) l’existence des autres projets.

Je trouve parfaitement normale l’existence concurrente des deux premiers projets, il s’agit de deux modèles différents. Le second site, plus spécialisé, ne manquera pas d’attirer les gens qui n’ont pas l’habitude des wikis où à qui ce modèle ne convient pas.

En revanche, je ne vois pas l’intérêt du dernier projet : il n’a aucune valeur ajoutée par rapport au livre de cuisine de Wikilivres. L’intérêt de créer un wiki à part pourrait être de personnaliser MediaWiki pour l’adapter aux besoins spécifiques du domaine (des recettes) mais ça ne semble pas faire partie des préoccupations de l’auteur.

En plus, Wisine ne partagera même pas ses images avec Commons. Il aurait ainsi pu profiter des nombreuses images déjà disponibles dans le livre de cuisine, les deux projets vont devoir évoluer sans collaborer…

Des fois, je me demande vraiment pourquoi certains ont besoin de réinventer la roue… carrée.

Note : ce billet fait suite à un journal publié sur linuxfr.org

Wikilivres et la Wikiversité cherchent à coopérer

Je l’avais déjà déploré dans un essai il y a quelques temps : Wikilivres et la Wikiversité se marchent sur les pieds. Les objectifs des deux projets ne sont pas clairement distincts, pourtant les travaux sont bien séparés. Les contributeurs de chaque projet se retrouvent en concurrence, et sont désolés de voir se développer l’autre projet bien souvent au détriment du leur.

Xzapro4 a récemment relancé le débat sur Meta. J’espère que ce sera fructueux, nos deux projets sont trop faibles pour être divisés et mis en concurrence. J’espère que de ce débat émergera des propositions qui changeront la donne, des initiatives qui permettront de travailler dans la coopération plutôt que dans la concurrence. En tout cas, nous avons besoin d’idées neuves : peut-être les vôtres !

Wikilivres et le Logiciel Libre (ma conférence aux RMLL 2009)

J’ai présenté une conférence en tant que contributeur au projet Wikilivres aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre 2009 à Nantes. Je vous en propose ici un résumé.

Cela traite principalement de Wikilivres, du livre Libre et de son avenir. Si c’est trop long pour vous, sautez à la conclusion !

Résumé de la conférence

La conférence s’inscrivant dans le thème « Publication et partage du savoir », ma conférence comportait deux volets :

  • D’abord une présentation objective de Wikilivres
  • Puis, une réflexion plus générale sur le partage du savoir. Notamment, j’ai émis des idées sur ce qui serait, selon moi, la meilleure façon de parvenir au savoir Libre et, évidemment, pourquoi Wikilivres est un bon candidat.

La présentation de Wikilivres est assez classique. J’ai exposé quelques concepts clés :

  • La genèse du projet
  • Les licences utilisées
  • Une plate-forme technique basée sur du Logiciel Libre
  • Le rapport entre WL et Wikipédia
  • Wikilivres est un Wiki public
  • Contrairement aux autres projets présentés dans le thème, il ne s’agit pas de considérer du contenu déjà produit et d’obtenir sa libération mais de partir d’une base de contenu vide avec la volonté de créer du contenu libre (détermination d’une licence libre a priori, et non a posteriori). C’est à dire que la définition de la licence est antérieure à la production du contenu, contrairement aux autres plate-forme où elle est postérieure.
  • Quelques chiffres sur le nombre de livres et de contributeurs
  • Des exemples du livres qui illustrent la diversité des contenus (de l’encyclopédie thématique au tutoriel), des publics visé (du livre pour un public spécialisé au livre pour enfant en bas âge), des processus (des livres écrits d’une traite par un seul auteur aux livres collectifs patchwork)
  • La diversité des contributeurs (du collégien au retraité, des étudiants, des chercheurs, des professionnels, des enseignants, des amateurs…)

La deuxième partie, intitulée « Wikilivres et la publication Libre », présentait deux réflexions argumentées :

Tout d’abord, deux rappels sur le Logiciel Libre :

  • La liberté du logiciel et indissociable de la disponibilité des sources. La licence ne suffit pas. Pour qu’un logiciel soit libre, il faut que ses sources soient disponibles.
  • La cathédrale et le bazar est un essai publié par Eric S Raymond. Il y décrit deux modèles de développement logiciel opposés. Un modèle figé, dirigé, centralisé : la cathédrale et un modèle évolutif, adaptable et décentralisé : le « bazar ». Son essai explique que le logiciel Libre suit évidemment le modèle du bazar, et que c’est pour cette raison que cela marche.

Retour sur Wikilivres :

  • Sur beaucoup de plate-formes proposant de la publication libre, il n’est proposé que des documents aux format PDF. Où sont les sources ? Comment peut-on parler de document libre si on ne peut pas les retravailler ? Wikilivres propose les sources de tous ses contenus (au format Wikitext), et le programme permettant de générer pages web, PDF, ODT est un logiciel Libre qui est aussi fourni.
  • Sur Wikilivres : c’est le « bazar » ! Comme sur sourceforge, la célèbre forge de logiciel libre, beaucoup de projets sont avortés, à peine démarré, en développement, inachevés… et c’est tant mieux. C’est ainsi que le bazar fonctionne. Tout ces contenus partiels peuvent, comme dans le logiciel Libre, être repris, fusionnés, remaniés, intégrés dans d’autres projets. Et ça marche ! Comme dans le logiciel libre, d’excellent livres finissent par émerger du chaos et deviennent populaire. Sur les milliers de projets hébergés sur sourceforge, on trouve tout de même eMule, BitTorrent, VLC : des logiciels libres très populaires.
  • On peut trouver de nombreuses similarités entre la production de contenus sur Wikilivres et dans le Logiciel Libre :
    • Sur Wikilivres, on peut rapporter les erreurs qu’on trouve dans un livre, comme quand on fait un bug-report dans le logiciel libre. Cela permet de remonter les erreurs afin que la correction profite à tous
    • Sur Wikilivres, on pratique le « release early, release often » : on peut voir et critiquer le contenu d’un livre dès la première ligne posée. C’est à opposer au modèle « cathédrale » des éditeurs où on ne peut voir le livre que dans sa version finale.
    • Comme un logiciel libre, on peut adapter un wikilivre à ses besoins : le traduire, le compléter, en extraire seulement une partie…)
    • … mais le modèle du Libre a aussi ses inconvénients qu’on retrouve sur Wikilivres : le risque du fork, l’émergence du « dictateur bienveillant », de la concurrence parfois absurde entre projets, une mauvaise réputation due à une mauvaise qualité supposée du contenu attribuée au « n’importe­
      qui peut écrire n’importe­-quoi »
  • Il y a également un modèle économique qui, comme celui du Logiciel Libre, n’est pas fondé sur la vente d’un contenu mais sur le service autour de ce contenu. En guise d’exemple, on pensera à PediaPress (qui se rémunère en vendant des wikilivres imprimés) et au wikibook Perl 6 Programming (dont l’auteur est sponsorisé par la Perl Foundation)

Conclusion(s) (moins élogieuse du projet) :

  • Nous avons fait la preuve du concept : Wikilivres, ça marche. On le sait. (pour preuve, le livre imprimé que j’avais dans les mains pendant la conférence et que j’ai fait circuler dans l’auditorat)
  • Ce n’est pas avec un modèle « cathédrale » qu’on arrivera à la publication Libre. Ce n’est pas en singeant les grands éditeurs qu’on avance. Il faut penser à un modèle adapté pour la publication Libre : probablement plus proche du « bazar »
  • La licence ne donne que l’autorisation, il faut aussi donner les moyens (les sources). C’est là une lacune des licences actuelles de Wikilivres : qu’il s’agisse de la GFDL ou de la CC-BY-SA, aucune de ces licences n’obligent à (re)distribuer les sources (ie, les moyens de produire le contenu). La licence GPL, très utilisée pour les logiciels libres oblige, elle, à distribuer les sources : il faudrait créer une licence qui garantissent que le contenu est livré avec les moyens permettant de travailler sur le contenu.
  • Une des grandes difficultés dans ce projet. C’est le travail de production lui-même. Les contributeurs, ceux qui font vraiment le boulot, ceux qui produisent, sont rares : il faut les ménager…
  • Wikibooks est un moyen et non une fin. D’autres projets existent et c’est très bien. Il ne faut pas perdre de vue que l’objectif est de rendre accessible à tous une bibliothèque libre et complète, il y a sûrement plusieurs moyens complémentaires pour y arriver et Wikilivres n’est sûrement qu’une étape.
  • Wikibooks est un projet encore jeune, qui ne connait pas de réglementation très avancée comme sur Wikipédia. Il y a peu voire pas du tout de règles. C’est un peu l’anarchie. Je ne sais pas où on va, parce que nous encadrons peu les contributeurs et que chacun fait un peu ce qu’il veut. Je ne sais pas où on va… mais avec vous, on y arrivera sûrement plus vite !

Fichiers joints :

L’actualité de Wikilivres (judo, physique atomique, débats)

Peu d’actualité ces derniers temps autour du projet. Néanmoins, on peut noter :

Construire la communauté Wikibooks

Ce sera l’objet d’une série de discussions sur le canal IRC #wikibooks. La première session aura lieu le 20 février à 20h UTC (c’est à dire à 21h pour un français). Vous pouvez déjà lire et amender l’ordre du jour. J’espère pouvoir y participer et qu’il en sortira quelque-chose. Si c’est le cas, j’en rendrai compte ici même.

Être rémunéré pour son travail sur Wikibooks…

…c’est possible : Whiteknight a touché une « grant » de la part du projet Perl (un langage de script open-source) pour écrire un wikibook consacré à ce langage qui couvrira les nouveautés de la prochaine version 6 du langage. Sur son blog, il relate son point de vue dans un billet traduit par mes soins :

J’ai mentionné les faits sur le wiki il y a un moment mais je n’ai pas fait une seule annonce publique jusqu’à maintenant. J’ai été sélectionné pour recevoir une « Perl 6 microgrant » (il n’y a pas de traduction exacte pour grant, ce qui s’y apparenterai le plus serait une bourse ou une subvention, NDT) pour écrire un livre au sujet du nouveau langage de programmation « Perl 6 ». La somme en jeu n’est pas fantastique, je ne vais pas quitter mon travail pour ça. De toute façon, je ne le fais pas pour l’argent. Je travaille sur Wikibooks parce qu’en réalité je le veux bien et que ça me plaît.

Il y a deux projets libres auxquels je participe régulièrement. L’un est Wikibooks. L’autre est un logiciel libre appelé Parrot. Parrot est une machine virtuelle, similaire par de nombreux aspects à la machine virtuelle Java. Néanmoins, au lieu d’exécuter du Java, Parrot vise à supporter un large panel de langage de programmation dynamiques comme Perl, Python, PHP et Ruby ? Mon travail sur ce projet ont inspiré mon travail sur un livre en rapport :  [[Parrot Virtual Machine]]. Cela m’a aussi mis en contact avec des gens qui travaillent sur le compilateur pour Perl 6, un compilateur qui vise Parrot. Ils ont demandé à des gens de s’inscrire pour la proposition de grant. J’ai soumis une demande, j’ai attendu un peu et je l’ai obtenue.

D’un côté, nous avons pléthore de personnes qui sont payées pour travailler sur Wikibooks : professeurs, enseignants, étudiants qui écrivent et organisent quelques projets académiques que nous hébergeons, ou les chercheurs qui reçoivent des grants pour faire des travaux de recherches en rapport avec Wikibooks. D’un autre côté, je suis le premier (publiquement) à être payé pour seulement écrire des livres sans que ce soit fasse partie de mon travail. C’est une situation intéressante mais qui n’a pas levé la moindre controverse parmi mes co-wikibookian. Ils ont tous été favorable, faisant de vagues remarques sur les risques de conflits d’intérêts d’une part et l’excitation par les opportunités qui s’annoncent d’autre part. Imaginez si plus de personnes faisaient de l’argent en écrivant des livres de qualités sur notre site ? Imaginez s’il y avait plus de grant disponibles pour financer des personnes pour travailler sur les livres ? Cela arrive régulièrement dans le monde du logiciel open-source, il n’y a pas de raisons qu’on ne puisse pas étendre l’influence du dollar pour qu’advienne des choses sur Wikibooks aussi.

Cela fait partie du contrat, je rend régulièrement compte des mises à jour (toutes les semaines voire toutes les deux semaines) sur mon mon blog use.perl.

J’adorerai recevoir des retours sur ce projet. Que penses les gens du financement de l’écriture de wikilivres ? Que pense les gens de mon travail sur ce livre en particulier ? Pensent-ils que Wikibooks pourraient être plus pro-actif dans ce domaine ?

Pour ma part, je suis très content d’apprendre que ce genre d’initiative émerge. Cela tend à montrer que la littérature grise libre, comme le logiciel libre, ont une valeur réelle (et non une valeur factice et virtuelle comme tendrai à la faire croire l’idiote wiki-monnaie).

Toutefois, et pour répondre à Whiteknight, je pense que ce type de démarches ne doivent pas se faire à l’initiative du projet lui-même. Elle doit rester l’affaire de chaque auteur ou groupe d’auteur qui doit faire ses propres choix quant à ses motivations. La systématisation de cette démarche serait contre-productive, tout autant que son interdiction.

Wikilivres et la Wikiversité : quand deux projets se marchent sur les pieds…

Le texte reproduit ici est un essai publié dans mon espace utilisateur. D’autres essais seront publiés ici. Par ailleurs, vous pouvez trouver, sur Wikilivres, les essais écrits par d’autres participants.

La Wikiversité était d’abord un projet interne de Wikilivres et est devenue, en 2007, un projet indépendant. C’est très bien ainsi. En effet, je pense que notre projet de création d’une grande bibliothèque pédagogique est déjà suffisamment vaste et faire la Wikiversité aurait semer beaucoup de confusion, notre projet est déjà suffisamment vaste sans qu’on en rajoute.

Cependant, cette séparation a été mal anticipée. Si bien qu’à ma connaissance, personne n’a définit véritablement les rôles de chaque projets. Aujourd’hui (Début 2009, deux ans après le création de la Wikiversité), je peux lire sur la page d’accueil du projet :

« Wikiversité est un projet communautaire francophone visant à produire et diffuser des documents pédagogiques »

Ah ? Ce n’était pas notre travail à nous, Wikilivres ? D’autant que selon une prise de décision, les participants de Wikiversité ont demandé à disposer de l’extension « Collections » (les fameuses compilations) ce qui leur permettra de créer de vrais cours imprimables. À quoi sert Wikilivres ?

Quand je voyais des choses sur Wikilivres qui auraient été mieux sur la Wikiversité, je les proposais. Typiquement, il s’agit déjà de tous les contenus qui font appel à des sons, des animations ou des vidéos qui ne peuvent être imprimés et qui n’ont donc pas leur place sur Wikilivres. En revanche, je vois des cours sur Wikiversité qui devraient être sur Wikilivres : ils n’utilisent pas de contenu multimédia. Paradoxalement, personne ne semble contester leur place. Je ne les propose donc plus (je vois pourtant quelques candidats).

Alors faudra-t-il faire le travail deux fois ? Faut-il qu’on s’acharne à écrire le même contenu en double parce qu’il y a deux projets ? Faut-il évoluer en parallèle ? Je pense que non, bien au contraire. Nous sommes faibles : quelques bras-cassés pour un (et même deux !) projet titanesque et il est, selon moi, suicidaire de se diviser ainsi. Je pense qu’il faut déterminer quelle est la mission de chacun afin qu’on évite de se marcher sur les pieds.

Selon moi, Wikiversité se trompe d’objectif. Wikiversité devrait se consacrer à la création d’exercices interactifs, de contenus multimédias (vidéos, animations, sons) et à l’interaction Enseignant-Apprenant (pages de discussions, système de suivis des étudiants etc.), voire même organisation de cours en visio-conférence. Tous les travaux de rédactions de cours, sur lesquels semble pourtant se focaliser les contributeurs de Wikiversité, devraient avoir lieux sur Wikilivres où c’est notre spécialité.

Wikiversité, où je n’exclus pas de travailler un jour, et Wikilivres devraient être des alliés qui marchent dans la même direction (le savoir pour tous). Mais pour avancer et ne pas tomber, il ne faut pas marcher sur les pieds de l’autre mais côte à côte !

Un complément d’informations (citations…) est disponible sur ma page utilisateur.

Sur Wikilivres, le wikipédicentrisme a encore frappé.

La fondation Wikimedia a lancé sa campagne de dons. Jusqu’ici très bien : je vous encourage d’ailleurs à donner à la fondation pour que nous puissions continuer à répandre la connaissance. À cette occasion, de grandes bannières sont affichées sur Wikipédia arborrant des slogans invitant le lecteur au don, par exemple :

Wikipédia est là quand vous en avez besoin — aujourd’hui, elle a besoin de vous

Jusqu’ici tout va bien. Seulement voilà, les gens qui organisent ces affichages ont souhaité faire ça aussi sur les autres projets. Très bien. Wikilivres s’est donc retrouvé avec une bannière qui appelle aux dons pour aider… Wikipédia. Bon après tout pourquoi pas… Cela est resté ainsi pendant deux jours puis les bannières ont disparues sans raison… Quelques jours plus tard, les bannières sont réapparues. Cette fois-ci, elles ont été personnalisées pour le projet. Pour Wikilivres cela donne (gras ajouté) :

Wikibooks est là quand vous en avez besoin — aujourd’hui, elle a besoin de vous.

Voici donc Wikilivres, le projet qui (j’essaye tout du moins de le faire croire) propose des livres de qualité, affublé de ce bandeau avec une faute plutôt énorme. Parce que voilà, Wikilivres, après tout, dans la tête de ces gens-là, ce n’est qu’un sous-projet, pas besoin de bannières crédibles, un bête copier-coller bâclé suffira.

C’est ça le wikipédicentrisme. Pour Wikipédia, on y met les moyens parce que c’est pour Wikipédia. Pour les autres projets, faudra prendre les miettes et s’en contenter (quand il y a des miettes). C’est pas le premier exemple que j’ai et ce sera pas le dernier.

Je vous rassure, ce n’est pas toujours comme ça. D’autres initiatives (comme les collections ou le prix Wikimédia France) vont dans le bon sens : celui de la collaboration inter-projets respectueuse des attentes et objectifs de chacun. Pour le coup, il y encore du travail…

P.S : À ceux qui vont me dire « t’as qu’à (demander à ce que cela soit) corrigé ! », je précise que personne n’est venu nous signaler (encore moins nous demander notre avis), sur notre bistro qu’une campagne allait commencer, que des bannières allait être disposées et qui contacter en cas de remarque. Silence radio complet, pas même un lien.

Une première : des wikibooks en vente !

C’est une première : quatre wikibooks sont en vente en ligne sur un célèbre site de e-commerce. Il s’agit de ces livres, tous reconnus comme Featured books (la sélection des meilleurs livres du projet) :

Cette actualité m’inspire de nombreuses réflexions que je vais partager avec vous dans ce long billet…

Ces livres ont, sur leur couverture, la mention « Tel qu’apparaissant sur Wikibooks, un projet de Wikipedia ». Cela est faux car Wikilivres n’est pas un projet de Wikipédia mais un projet à part entière (qui, à l’occasion, collabore avec Wikipédia). Bien que derrière cette désinformation ne se cache qu’une volonté (contestable) de profiter de la popularité de l’encyclopédie, cela ne manquera pas d’attiser encore le wikipédi-centrisme dont les projets frères de wikipédia subissent les méfaits (je reviendrai sur wikipédi-centrisme dans un prochain billet).

Je n’ai pas trouvé d’information sur ce qui sera fait des bénéfices (le prix de vente étant de 25$, on peut supposé qu’il y en ait). Il serait légitime qu’une partie revienne à la fondation Wikimédia qui fournit l’infrastructure technique. Il suffirait pour cela que les éditeurs s’engagent à faire un don à la fondation.

Il serait évidemment tout aussi légitime que les auteurs perçoivent également une part des gains. Cela est néanmoins beaucoup plus difficile à mettre en place (comment répartir entre les différents auteurs, s’assurer des leurs identités, quid des auteurs anonymes etc.)

Enfin, il s’agit là d’une utilisation commerciale de contenu libre créé bénévolement : cela n’est pas sans poser plusieurs questions. Bien qu’elle soit tout à fait légale, certains ne manqueront pas de qualifier cette activité de mercantile. Je peux tout à fait le comprendre, surtout dans notre société actuelle, où certains ont fait de la rente du travail des autres leur profession.

Pour ma part, je pense que la vente de nos wikilivres est bénéfique ne serait-ce que pour les lecteurs mais aussi pour notre projet qui s’en trouve promu et crédibilisé. Il faut néanmoins que tout ou partie des gains soient remis à la fondation et/ou aux auteurs, l’autre partie revenant aux intermédiaires utiles (c’est à dire ceux qui ont travaillé : éditeurs, libraires, imprimeurs, etc.) et non pas aux grands distributeurs (qui font partis de la catégorie sus-mentionnée).

N’oublions pas que le savoir, en lui-même, ainsi que le travail de nos contributeurs ont une grande valeur. Distribuer tout cela gratuitement n’est pas la meilleure façon de tenir compte de cette réalité trop souvent oubliée.

Par ailleurs, je rappelle que notre objectif est de diffuser la connaissance à tous (y compris aux gens qui n’ont pas d’accès à Internet) et qu’il n’est pas question de se priver de circuits de distribution.

Pour ce qui est de faire de même pour Wikilivres, j’ai mené plusieurs réflexions à ce sujet dont je vous ferai part dans un prochain billet.

Et vous ? Que cela vous inspire-t-il ?

Note : ce billet fait suite au billet Wikibooks in print publié sur Wikibooks News.


Wikilivres ?

Wikilivres est un projet de la fondation Wikimédia. Nous travaillons à l'élaboration de documents pédagogiques (manuels scolaires, guides, documentations...) concernant tous les domaines de connaissance.

L'intégralité de nos travaux sont distribués sous une licence libre afin que vous puissiez vous les approprier, les modifier, les améliorer et les distribuer autour de vous.

Ce blog est maintenu par Sub et Savant-fou, membres actifs du projet.

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